dimanche 2 novembre 2008

Un coup d'oeil à une communication

Dimanche 12 Octobre 2008.



Alors que la file d’attente devant l’hémicycle de la Halle aux Grains s’amplifie à vue d’œil, bien que le débat ne débute que dans une heure, je me dirige vers une petite salle de l’antenne universitaire, la salle 103. Il est 13H50 et la salle semble désespérément vide. Je m’installe et voit progressivement se remplir quelques chaises. Mous attendrons péniblement le nombre de 15 personnes pour cette communication. Elle nous est proposée par Sébastien Nadot.

Pour certains historiens le sport n’existe pas au Moyen Age sauf George Duby qui l’admet. Le sport passe par la joute qui est la pratique, l’entrainement pour la guerre. Il existe deux formes de joute : l’emprise d’armes et le pas d’arme.

Les premières traces de tournoi apparaissent au XIe siècle, ils prennent beaucoup d’ampleur au XIIe. Ils ont pour objectif de capturer un cheval, ou un homme pour en demander une rançon. Ces rencontres guerrières qui restent très dangereuses vont rencontrer une culture littéraire qui va les orienter sur des combats individuels, on passe dans ce cas à la joute. Il est intéressant de voir que ce passage se retrouve dans toutes les cours d’Europe de l’Ouest. Avec les joutes apparaissent les premiers règlements qui sont reconnus dans toute l’Europe (objectif de la joute : désarçonner ou rompre sa lance sur l’armure). Ainsi se construit une pratique européenne. Cette idée on la retrouve au XIIe avec les chevaliers, errant d’une cour à l’autre pour montrer leur valeur, où le mode de décompte tend à s’uniformiser.

Au XIVe et XV e siècle on voit une évolution des joutes avec des structures, des règlements et la place que va prendre le spectacle. Ces trois éléments peuvent nous permettre de définir finalement un évènement sportif aujourd’hui. Il faut un règlement uniformisé et reconnu, une structure et un peu de spectacle pour attirer l’attention. L’exemple des pas d’armes est révélateur. Il faut défendre un passage, pour cela deux équipes sont faites, une première qui défend et une seconde qui attaque. Cet évènement demande une logistique importante, une organisation. De plus c’est le moment ou se créent des champions qui sont reconnus dans toute les cours. De plus en plus des officiers d’armes se fédèrent pour voir les pratiques s’harmoniser. Les sociétés de joutes en Allemagne ou dans le Nord de la France par exemple, marquent le début du développement d’évènements dont l’organisation devient plus globale, règlementée : objectifs, prix, comptage des points.... Le spectacle prend de plus en plus le pas sur la pratique. Finalement les joutes disparaîtront au XVIIIe siècle avec l’apparition des armes à feu et des nouveaux héros que sont les aventuriers. Malgré ce spectacle la joute reste une pratique sportive et dangereuse, il suffit simplement de penser à Henri II…

Ainsi ces tournois, joutes peuvent paraître comme les prémices de nos championnats européens actuels qui sont reconnus, règlementés et populaires comme pouvaient l’être ceux du moyen Age.

J’ai oublié de parler du public , peu nombreux mais bien présent. Il était composé de professeurs, d’éditeurs (et oui je les ai recroisés sur leur stand), d’étudiants et d’un adolescent de 13 ans. Je me suis demandé si un public si jeune et si peu averti pouvait être réceptif à une telle communication dans une manifestation pouvant apparaître comme élitiste ? Et bien, c’était une expérience concluante car, oui, il avait compris dans l’ensemble l’exposé que lui a proposé S.Nadot. Il n’a pas retenu les mêmes choses que moi mais cela l’a intéressé. N’est ce pas le principal ? Alors même si la file d’attente n’est pas énorme, cela ne veut pas dire qu’un tel sujet soit ennuyeux ou trop « pointu », essayez cela se révèle parfois enrichissant !!!!

Ely

Les débuts de l'émission de la Fabrique de l'Histoire;

Lors de notre entretien du Vendredi 10 Octobre 2008 nous avons rencontré Renaud Dalmar réalisateur, Séverine Liatard, et Emmanuel Laurentin.
Les productrices ont toutes des formations d'historienne, à l’image de Séverine dont la thèse porte sur les femmes et l’histoire intellectuelle. Ces historiennes travaillent en binôme avec des réalisateurs à la préparation et réalisation des sujets de l’émission. Les réalisateurs sont chargés de la mise en forme.
Emmanuel Laurentin est le seul doté d’une double formation de journaliste et Historien. Il fait ses études d’histoire à Poitiers où il se spécialise en Histoire Médiévale. Il se dirige ensuite vers une École de journalisme à Lille d’où il sort diplômé. Il intègre France Culture et se voit chargé de réaliser des sujets divers et variés sous des formats courts. C’est le départ de Francis Gélinet pour France Inter qui lui permet d’accéder à l’animation. En effet grâce à cette opportunité il anime l’émission « l’Histoire en Direct ». En 1999 il crée la « la Fabrique de l’Histoire » dont on fête cette année la dixième saison. Il commence l’émission en hebdomadaire puis en 2004 il passe sur le format d’une quotidienne à 10h00 pour finir sur le créneau de 9H05.