jeudi 6 novembre 2008

Vendredi 10.11 : Quelque part dans la Bibliothèque municipale Abbé-
Grégoire de Blois. . . .
Tête à Tête avec Valérie Hannin . . .


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Valérie Hannin est la Rédactrice en chef et la Directrice de la rédaction du magazine l'Histoire depuis 7ans. Suite à un stage d'agrégation, et grâce à son intérêt pour l'histoire, le magazine Histoire lui ouvrit ses portes il y a 25 ans de cela.
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Parlons à présent du magazine . . .
« L'originalité de l'Histoire, c'est le fait qu'elle soit à la fois une revue et un magazine. C'est une revue, parce que les articles sont signés par des universitaires et des chercheurs à 85 – 90%.
Cependant la vocation de l'Histoire s'est d'être un magazine, un magazine qui est à la fois à la disposition des étudiants, des historiens, des enseignants, mais également des personnes qui aiment l'histoire en tant qu'amateurs.
Certes, ce n'est pas une revue facile à lire, certaines personnes abandonnent parce qu'elle est quelque peu difficile. C'est pour cela qu'on cherche à mettre en relation l'histoire et le public, en proposant des sujets demandés par nos lecteurs. Voici le but de l'Histoire, et c'est ainsi depuis sa création en 1978. »


Comment le sujet est-il choisi?
« On les choisit à la charnière de l'offre et de la demande. C'est-à-dire, une offre universitaire que l'on doit prendre en compte. Ensuite notre rôle est de faire caisse de résonance de débat public, comme par exemple la guerre de14-18, ou alors un débat historiographique. Si c'est un moment donné, comme les questions du monde sur l'Islam, nous traiterons de l'Islam. Dans ce cas nous répondons à une demande sociale. C'est également le cas pour les anniversaires, effectivement ce sujet peut paraître récurrent, mais nous ne pouvons pas nous permettre d'oublier que le public rajeunit, il y aura toujours des personnes qui souhaiteront qu'on les « ravitaille » de tous ces témoignages.
Nous prenons en compte la demande du public qui se renouvelle et puis l'actualité. En 25 ans à l'Histoire, j'ai vu de nombreuses choses changer. Lorsqu'on traite de l'histoire en tenant compte de son renouvellement et du renouvellement de notre questionnaire, ce n'est jamais pareil, donnons pour exemple le sujet du communisme avant et après la chute du mur. »

Le magazine et son équipe . . .
« Depuis le début, il y a un comité de rédaction réuni une à deux fois par mois, le vendredi matin, et nous discutons des sujets. Enfin, pas de tous les sujets, mais les thèmes, les thèmes des numéros spéciaux, ou les dossiers. C'est donc un comité de rédaction scientifique, il y a quelques journalistes, mais également des universitaires que l'on reçoit, on discute, et on commande les articles. »

Le magazine et son réseau . . .
« On compte plus de 1200 noms dans notre index. Il y en a qui ont fait 60 articles, et d'autres qu'un seul. Mais notre but c'est de varier.
Nous sommes entourés d'un réseau actif, cela permet de demander des conseils, des avis, notamment auprès des historiens qui participent à un grand nombre de compte-rendu, tel que les critiques de livres.
La fierté, c'est d'être à l'affût de gens nouveaux, de les rencontrer. Bien sûr, il faut tirer les bonnes ficelles, parfois ce n'est pas évident. Et puis lorsqu'on tombe sur les bons, on peut obtenir des nouvelles personnes. Cela peut-être des jeunes, ou des gens de 60-70ans, à
qui nous avons jamais demandé d'écrire. Mais la plupart des personnes de notre liste, ce sont des parrains prestigieux. »


Et le lecteur dans tout cela . . .
« Le magazine a pour but de rendre un discours attrayant. On ne souhaite pas publier un article parce que c'est une thèse de tel auteur, il faut essentiellement que ça plaise aux lecteurs.
On publie un article parce que ce que vous avez à dire répond à une curiosité, et à une demande susceptibles d'intéresser les gens. Il ne sont pas payés pour lire, mais payent pour lire. Payer pour lire quelque chose qui est intéressant. Il faut que cela soit compréhensible, pour le lecteur, voilà notre but premier.

Le magazine et l'image . . .

« La place de l'image dans notre magazine est primordiale. Une fois que l'universitaire a fait son travail de pédagogie, c'est à ce moment là que nous intervenons, en intégrant des images accrocheuses pour le public. C'est ce que l'on appelle la mise en scène.
Pour que l'image ai un impact auprès des lecteurs, il faut nous mêmes qu'on les comprenne, et donc si on les comprend, les autres les comprendront également.
Notre travail est d'intégrer l'iconographie, les légendes, qui sont rarement proposées par les auteurs. Nous utilisons également un grand nombre de cartes, mais elles sont parfois incompréhensibles, c'est pour cela que nous travaillons depuis 15 ans avec un cartographe.
Le but est simple, on n'utilise simplement pas les images comme une illustration, mais comme un document, (que l'on doit commenter).
Cela fait quand même plaisir visuellement, mais l'importance est qu'elle soit accrocheuse. Si le sujet et l'image sont accrocheurs, il y aura davantage une diffusion du savoir.
L'image est une information brute sur la représentation, elle est primordiale, car elle permet de s'intégrer dans une conscience collective.
Aujourd'hui, les inconvénients sont les limites qu'occasionnent Internet, par le manque de place, les images qui ne sont pas animées, et puis les droits et le papier restent cependant assez cher. »

L'Histoire vs Historia . . .
« On a été créés en 1978, et acheté par une grande ''Holding Artémis'', dans laquelle il y avait déjà Historia. Notre situation est assez singulière, car nous travaillons dans la même maison, mais la politique c'est que l'on ne se connaît pas. Il nous est arrivé que l'on fasse le même sujet, notamment les anniversaires. Ils sont connus, et touchent un très large public. Nous sommes bien évidemment en concurrence, mais chacun fait son travail et nous gardons une très bonne entente. »

Vos liens avec les Rendez-vous de l'Histoire . . .
« J'ai été appelée lorsque le festival a fait ses débuts. Le magazine et le festival sont partenaires, ils sont exactement sur le même concept de l'histoire.
C'est un rendez-vous très pédagogique, il y a tous les ingrédients pour devenir un véritable grand événement culturel.
On est là depuis le début, et on adore ça. »

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C'était Valérie Hannin, et la présentation du magazine de l'Histoire.
Encore un grand merci pour nous avoir accordé un peu de son temps.

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Carmen.